« Seul le temps nous appartient », de Pierre Caye : la chronique « philosophie » de Roger-Pol Droit

Cătălin Roșioru

Dispersé, inconstant, discontinu, le monde où nous vivons ? Cela se dit de plus en plus. Tout se déliterait – individus, identités, informations. Spectres éphémères, les humains seraient désormais aussi peu stables que les choses. Au cœur de cette déréalisation multiforme, le temps. Il n’est plus perçu comme ce qui fait exister et agir, mais plutôt comme ce qui s’absente, fait défaut, manque toujours. Son accélération fait éprouver le sentiment d’être indéfiniment en retard, dépourvu de