« Les films et les silences de David Lynch, d’une ambiguïté folle, et parfois incompréhensibles, sont des aberrations magnifiques »

Flavius Niculescu

L a salle est pleine, en ce printemps 1981, prête à découvrir Elephant Man , de David Lynch. Le pop-corn se partage gentiment, avant qu’un silence de plomb ne s’installe. Jusqu’au moment où une spectatrice, voyant l’homme à la tête difforme lâcher un cri tripal face à la foule qui le traque dans une pissotière, pousse son propre cri, suivi de sanglots violents. Elle se lève pour partir, et l’on sent que chaque spectateur la comprend, la soutient, l’accompagne. On se souvient de ce petit miracle